Mainmise, le film, 2004-2006
August 9th, 2010 by Marc-André BrouillardEn 2005, j’ai eu l’idée, inconcevable pour certains, de quitter Radio-Canada pour me lancer dans l’écriture d’un documentaire sur la création de Mainmise. J’étais à l’emploi du diffuseur public depuis 7 ans et à 34 ans, deux choix s’offraient à moi. Je reste et refuse la bourse que m’accordait la Sodec pour l’écriture du scénario, puisque la Sodec ne permettait pas que je sois à l’emploi d’un diffuseur, ou je quitte, avec en plus, le soutien financier de Téléfilm Canada et une promesse de diffusion de nul autre que Radio-Canada. #
C’était pour moi une opportunité unique et je me voyais mal poursuivre mon emploi avec un tel projet. Je rêvais depuis longtemps de réaliser un documentaire et avec de telles cartes dans mon jeu, je me disais que je ne risquais pas grand-chose. J’ai donc quitté la boîte en 2005. #
Sauf que les choses ne se sont pas déroulées comme je le souhaitais. À la remise de la première version du scénario, Radio-Canada s’est désisté, prétextant ne plus être intéressé par le sujet. Pas de diffuseur, pas de possibilités d’obtenir de soutiens financiers pour l’étape de la production. La productrice qui m’accompagnait dans cette aventure m’a tout de même aidé à mettre sur pied une petite équipe de tournage pour suivre Georges Khal, avec qui je correspondais, lors de son voyage prévu au Québec en 2005. Mais Georges a confondu 3h00 AM et 3h00 PM sur son billet et a raté son avion (merci à Christian Allègre pour cette anecdote sur la confusion des heures). #
En 2006, après une relance du projet, j’ai baissé les bras. J’étais sur ce projet depuis 2004. C’était trop difficile de tenir le coup financièrement et émotivement. #
Malgré tout cela, je garde de merveilleux souvenirs. La découverte d’une époque et des rencontres avec Christian Allègre, Linda Gaboriau, Kenneth Chalk qui étaient tous là aux balbutiements de Mainmise. Et bien que je n’aie pu rencontrer Georges, j’ai pu correspondre plusieurs fois avec lui et conserve toujours ces échanges fructueux. #
Évidemment, j’ai accumulé de nombreux documents sur les débuts de Mainmise et la toile de fond culturelle québécoise du début des années 70. Grâce au projet de Bruno, je vais pouvoir replonger dans cette merveilleuse époque et partager avec vous certains morceaux choisis à commencer par cette photo, publiée dans Perspective à l’occasion de la sortie du deuxième numéro de Mainmise, en décembre 1970. #
August 9th, 2010 at 20:54
Merci Marc-André!
On a hâte de lire la suite.
Je me suis permis d’agrandir la photo. 🙂
On va demander à Christian de nous dire les noms de tout le monde.
Je m’aperçois avec horreur que mon système n’affiche pas le nom de l’auteur d’un article. Je viens de chercher un peu et appris que je ne pouvais faire le changement moi-même, mais je vais le faire faire rapidement. Désolé. En attendant, si d’autres auteurs se manifestent, faites comme Marc-André: affichez votre nom.
August 10th, 2010 at 10:27
C’est arrangé! Les noms des auteurs s’affichent! Merci Hélène!
August 10th, 2010 at 10:54
Les personnages sur la photo envoyée par Marc-André:
– Rangée du haut, de gauche à droite : Pierre Gaboriau, Serge Litalien, Kenneth Chalk, ?? (je vais le retrouver), Michel Bogosse;
– Rangée du bas : Marie-Thérèse Chauvet, Georges Khal, Linda Gaboriau;
– Debout dans l’entrée : Jean Basile
La photo a été prise au 351, rue Émery à Montréal, au siège de Mainmise et a récemment été republiée par Carmel Dumas dans son livre sur la révolution culturelle des années 60 au Québec:
Montréal Show Chaud, Chronique libre d’une explosion culturelle (Fides, 2009).
August 10th, 2010 at 11:06
Super! Merci Christian!
August 10th, 2010 at 17:33
OK ! Le petit jeune homme de la rangée du haut, dont j’avais oublié le nom, se nomme Roch Michon. Roch Michon et Michel Bogos disparurent complètement de l’histoire de Mainmise avant le No 12.
À cette époque, j’étais moi-même parti travailler pour Radio-Canada et je ne suis revenu qu’à l’appel de Georges, en 1974-1975, pour commencer à travailler sur le Répertoire québécois des outils planétaires. J’ai en même temps réintégré l’équipe de Mainmise.
D’autre part, le photographe se nomme Denis Plain.
August 10th, 2010 at 21:23
Merci Marc-André, quel beau flashback cette photo, alors que ces matins, on le ressent encore, étaient remplis de l’avenir, en étaient des magiciens.
Moi je suis arrivé un peu avant le retour de Christian, quoique je n’étais pas là tout le temps alors, mais je ne savais pas que son arrivée en 74 était un retour, j’en apprends encore, grâce à ce blog et à notre correspondance.
August 11th, 2010 at 22:40
Bravo Marc-André pour cet effort d’archéologie du savoir alternatif kébékois! Espérons qu’il en aboutisse quelque chose, d’une manière ou d’une autre, dans un futur pas trop éloigné. En attendant, pourquoi nous priver de la magnifique bande-annonce du projet que j’ai retrouvée sur youtube…
http://www.youtube.com/watch?v=hJEPMLXsM5U
August 12th, 2010 at 01:07
(Hum, on ne peut éditer nos répliques.)
En fait Christian c’est surtout alors que je te croyais nouveau venu, et ton récit m’a replongé à cette époque, pourtant j’ai vu après des photos que tu étais là depuis tout le temps. Le temps de se remémorer et tout replacer…
Et je relis le texte des origines de Mainmise et je me souviens tant de Logos et de John Lay, du carré, du Love-In à McGill le jour du premier alunissage pour ne mentionner que ça de cette époque. L’anniversaire de Georges avec la célébration par la plupart autour de la grande table et le soleil de corde qui n’en était qu’un pâle reflet. C’est avec le répertoire (et ton retour Christian) que c’est devenu momentanément un chantier d’imprimerie entre la rédaction et l’édition des extraordinaires textes qui ont fini par être imprimés ailleurs quoiqu’on a quand même fait le livre de Pierre avec ça. Chaque Mainmise revue plein de surprise avec l’art de Jean-François et le talent de Claude, la plume de Georges, Michel, ou les autres, la composeuse, Georges qui révisait transcriptions et traductions… était l’esprit qui faisait ronronner la production, savait considérer chacun et tout replacer… pour ne mentionner que de petites parcelles de ces moments à Mainmise de 74-75 alors que je ne faisais q1u’un apprentissage de l’écriture. Ces moments étaient uniques.
August 13th, 2010 at 02:48
73-74
September 5th, 2010 at 13:44
– «[…] la boutique où a été fondé Mainmise en 1970.»
Il est de ces endroits qui semblent exister, au travers l’espace-temps, pour que se perpétue un état de l’être, une conscience.
Le local anciennement occupé par le «Classic Bookstore», coin Ste-Catherine et Crescent, haut lieu et point de ralliement des dévoreurs de science-fiction des années ’70, est devenu, comme par un effet de transposition temporelle, la Boutique Apple où ces mêmes mordus de science-fiction vont aujourd’hui acheter les bébelles futuristes dont ils lisaient la description il y a 40 ans.
De la même manière, le local où fut fondé Mainmise, devenu Salon de Thé, est resté un endroit alternatif, propre à la méditation et aux échanges d’idées. Encore mieux, ce local a gardé son amour de la feuille, celle-ci étant passée de la feuille de pot à la feuille de thé…
En lisant ceci, si vous y croyez ne serais-ce qu’une fraction de seconde, bin calvaire, vous en fumez encore de l’hostie d’bon!
Bobaille Georges et saluts à toute la gang!
-Dan.
December 8th, 2012 at 14:02
Je m’aperçois avec plaisir que le travail se poursuit sur Mainmise.Je voulais mentionner à propos de la photo de la rue Émery le nom du photographe Denis Plain, mais je fus précédé par Christian Allègre.
Ayant été le partenaire de Kenneth Chalk, avec la boutique La Patente et ayant aussi travaillé comme dépanneur à Mainmise , années 1975-1978 . j’ai aussi exposé cette photo remise par Denis Plain sur mon site au http://lapatente.org/photos-videos/mainmise.html. Je vous souhaite longue vie.
December 9th, 2012 at 17:00
Salut Guy!